Conférence : Imaginal de l’Apocalypse

Ce matin, Lauric Guillaud et Jean-Luc Marcastel dialoguent au sujet de l ‘Apocalypse.

Lauric Guillaud, de l’Université d’Angers :
L’Apocalypse est un texte qui n’a pas d’équivalent, composé au premier siècle par Jean de Patmos. Il ne cesse d’être commenté, décrypté, comme si ce texte permettait aux hommes de découvrir ce qui les attend. L’Apocalypse est dans son véritable sens un dévoilement, peut-être une révélation au sens religieux du terme, et non pas une catastrophe.
On ne peut pas parler d’Apocalypse sans parler d’eschatologie, qui est le discours de la fin des temps.
Il n’y a pas de fin du monde. Le monde connaît des cycles, et ces cycles déclenchent des peurs.

Le texte de Saint Jean est plus important que le message catastrophiste d’aujourd’hui.
C’est un texte littéraire, religieux.
Le Millenium désigne le règne de mille ans de Jésus-Christ sur terre, décrit dans le chapitre 20 de l’Apocalypse. Les millénaristes ont une conception littérale du millenium. Les mille ans symbolisent l’éternité. Le retour du Christ, qui met fin au règne des deux bêtes, amène le millenium. Autre événement : l’enlèvement de l’Eglise, les Chrétiens seraient transportés au Ciel avant le règne du Christ, qui s’appelle le parousie. Aurait lieu alors le Jugement dernier.
Les mille ans de bonheur signifient que l’Apocalypse se termine bien. Une éternité de bonheur accompagne le retour du Christ et surtout la victoire des forces du Christ contre les forces de Satan, dans la bataille d’Armageddon.
L’Apocalypse a été écrite par un visionnaire, c’est-à-dire un poète.

Jean-Luc Marcastel, auteur de Un Pape pour l’Apocalypse :
L’Apocalypse est une régénération.
Ce livre a pour héros Gerbert d’Aurillac, il était le Pape de l’an mille, et un savant, un ingénieur, un homme politique aussi. Pour l’Eglise de l’époque, c’est un homme inquiétant, il est considéré comme un alchimiste, un sorcier. Il porte un certain nombre de légendes, on disait de lui qu’il parlait avec les oiseaux, avait conclu un pacte avec le diable, et qu’il possédait une tête mécanique qui répondait oui ou non aux questions qu’on lui posait. On a retrouvé il y a peu les ruines de l’abbaye dans laquelle il a étudié, et qui était la grande sœur de Cluny. Gerbert, d’après la légende, aurait été remarqué par un abbé surpris par ce petit garçon qui regardait les étoiles et remarquablement intelligent. Instruit par l’Abbaye, il est ensuite confié à une Abbaye à la frontière espagnole, où il aurait été en contact avec des manuscrits philosophiques et les mathématiques arabes. Il a construit entre autres une table de calcul qui permettait les multiplications et les divisions, ce qui était impossible avec les chiffres romains.
Le livre part de ce personnage. Jean-Luc Marcastel a imaginé qu’on retrouvait cette fameuse tête mécanique…

Lauric Guillaud :
Christophe Colomb n’a jamais découvert l’Amérique, il a découvert le Novus Mundus.
Il a écrit le Livre des prophéties. En inventant l’Amérique, il invente notre monde actuel. Ce monde nouveau va renouveler le monde chrétien. Apocalypse : accouchement d’une nouvelle forme d’humanité, qui renouvelle une humanité fatiguée, corrompue. Les Américains ont monopolisé cette vision futuriste en inventant la mode, la jeunesse.
La fin du monde aurait lieu pour Christophe Colomb en 1500. Fin de l’Ancien monde.


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