Conférence : Chamans et sorcières : croyances incorporations

Invité pour la 3è fois aux IME, Georges Bertin a rappelé en introduction qu’il faut du jouir et de la possession pour atteindre la transcendance en termes de croyances. La chamane ou le voyage cosmique implique plusieurs axes et notamment des relations avec des êtres interstellaires. Quoi qu’il en sot, les mythes reviennent en force dans notre société et on peut noter une actualisation et une renaissance du sujet. Ainsi on peut pratiquer désormais le néo-chamanisme à travers des stages comme on en voit aux USA. C’est certain, le mythe continue à habiter l’imaginaire de manière active comme depuis la nuit des temps.

Ainsi, dès le 13è siècle, la sorcellerie a fait son apparition dans la vie de nos sociétés et par-delà en corollaire, différentes formes d’inquisition lui ont emboîté le pas. Les lieux étaient improbables : landes, sombres forêts,…. en présence d’un bouc noir et sous la forme de danses pratiquées dos à dos, souvent sous le sceau de la nudité !

Fini les classes sociales, on transgresse toutes les convenances  dans les sabbats ! Ceux des sorciers sont « souchés » sur le calendrier lunaire, très souvent avec des cercles circadiens. Ils donneront aussi lieu à des bûchers purificateurs jusqu’à Colbert. Des processions vont cependant perdurer à l’issue et ne seront interdites, par les autorités préfectorales, qu’à la fin des années 1800, voire au début des années 1900. Le corps de la sorcière, pourvoyeur de significations, sera dès lors à la fois un bouc émissaire et un enjeu. La sorcière sera aussi porteuse de tout ce qui peut échapper au corps social. La sorcellerie « domestique » héritera donc de ce jeu des corps. Les mots deviennent alors porteurs des sorts. Le tout dans un jeu triangulaire. Des pratiques archaïques restées très sensibles, même aujourd’hui dans la société actuelle : on constate en effet que celui qui est dynamique dans son cœur d’activité est souvent (et malheureusement) désigné comme le sorcier. Le « désencraudeur » agit à distance sur le sorcier par mots et pensées.

Quoi qu’il en soit, la sorcellerie a un rapport particulier au temps et au divin. Les sorcières peuvent être à la fois bénéfiques et maléfiques. On peut en tout cas dans le cas d’une naissance redonner vie à un esprit.

En conclusion, on remarquera que le temps ne fonctionne pas de manière linéaire mais en spirale. D’où une thématique récurrente. Et on notera aussi en passant que jamais autant qu’aujourd’hui, la société n’a produit de boucs émissaires. Vous avez dit sorcières ?


Écoutez la conférence (extrait )

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