Pour Stéphane, il s’agit d’un monde à explorer, afin de comprendre comment un homme devient un ogre, soit un monstre !
Le fantastique est une irruption dans la normalité, alors que la Fantasy présente les ogres comme créatures évidentes. Ainsi, avec le Dévoreur, il lui fallait concevoir un univers, (créatures, magie… ) en s’inspirant du chamanisme par exemple, par ailleurs, créer aussi un cosmos spécifique, avec 8 astres majeurs.
Frédéric précise qu’il faut créer un langage pour interpréter l’imaginaire symbolique et une spiritualité ; mais aussi un pays à créer, une dichotomie entre imagination et réel.L’ogre est un archétype du monstre, c’est une représentation psychologique. En Amérique du Sud, c’est aussi le jaguar dans la mythologie amérindienne ; l’animal est le symbole du monstre dévorant (gueule et dents !). Représenter un monstre, c’est commencer à l’accepter, et s’il y a monstres, il y aura aussi des héros emblématiques ! L’intérêt est de travailler sur l’interrogation de l’Ogre et du monde.
Stéphane précise que le héros a souvent des difficultés à s’accomplir soi même en Fantasy : les jeunes sont seuls, isolés, orphelins…Quid de l’Ogre : sa vision va vers Chronos dévorant ses enfants en voulant prolonger son immortalité. Il doit mourir pour que ses descendants s’épanouissent. Une question : que faire quand un ami devient un ogre comme dans son livre ? Dans la vie classique, comment agir, interagir face à un tel personnage ? il faut dialoguer avec le monstre tout en percevant son humanité encore nichée derrière. La transformation sera implacable vers l’immortalité à venir ! Pour notre actualité, nous sommes dans une société devenue « ogresque »
Frédéric : en psychanalyse, on n’est plutôt dans un univers œdipien, il y a une ouverture vers un complexe de Chronos. Saturne est une planète majeure dans le domaine de l’interprétation. Pour Jung, l’objectif majeur est de « réunir ce qui épars ». En Mythologie grecque, Dionysos représente de lâcher prise et Apollon la rigueur et la raison. Plus on refoule, plus il y de dangers graves, d’où la nécessité d’un militantisme vers l’écoute attentive à l’intuition, à la voix intérieure !
Stéphane revient sur la pensée duale, née en Grèce avec Platon. En littérature, il puise dans le mythe, l’épique où les héros sont aussi vertueux. Souvent il y aura affrontement entre 2 visions du monde. Où est la rupture ?
La parole circule : il est demandé : quid de l’intuition, si peu reconnue ? Frédéric répond que notre mode actuel de fonctionnement est fondé sur le rationnel, et l’intuition et l’imagination sont des perturbateurs de la Raison.
Stéphane Platteau pense que l’intuition est combattue par l’aspect des sources, et l’imagination est disciplinée. L’intuition n’est pas l’empirisme !