Musiques et rituels, passerelles culturelles, passerelle du profane au sacré
Musique et rituel semblent consubstantiels. Anne-Claire Scébalt nous en a livré ce vendredi 26 mai une démonstration à la fois passionnante et foisonnante à l’occasion d’une conférence qui a captivé l’assemblée fournie qui garnissait le temple de l’avenue de Provence.
A l’appui de sa démonstration, la conférencière, doctorante en musicologie, a invoqué différents rituels humains et universels dans lesquels la musique occupe une place centrale. Il en va tout particulièrement des rites funéraires qui sont communs à l’ensemble des civilisations humaines.
Véritable vecteur de transcendance et de communion humaine, la musique constitue une passerelle entre les cultures, entre les hommes et, plus encore, une voie de passage universelle entre le profane et le sacré. Anne-Claire Scébalt a illustré son propos au travers de nombreux extraits musicaux.
Les grands compositeurs, Vivaldi, Bach, Stravinski ou Messiaen ont ainsi côtoyé des musiciens plus anonymes ainsi que des extraits de musiques traditionnelles rituéliques très éloignées de notre approche occidentale de cet art.
Au final, la conférencière nous interroge : existe-t-il une musique maçonnique ?
Sur un plan strict du langage rien n’est moins sûr mais le recours par les compositeurs à des symboles accessibles aux initiés la distingue des musiques profanes contemporaines.
Malgré tout, la musique est un art pur et évanescent dont la perception immédiate parle directement à l’âme de l’auditeur, le laissant libre de lui attribuer sa propre signification intime et singulière.
C’est peut-être pour cette raison que la musique a donné lieu, à travers l’histoire, à tant d’interdits et de codifications de la part des autorités ecclésiastiques et temporelles, afin de lui retirer toute dimension potentiellement subversive.